Les trois travaux du Parti Québécois




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Ce qui devrait inquiéter le Parti Québécois, ce n’est pas tant la raclée historique qu’il a encaissée le 26 mars dernier, mais plutôt le lent déclin qu’il connaît depuis une dizaine d’année.

Malgré la défaite de 1995, le Parti Québécois maintient la même stratégie souverainiste et se voit réélu en 1998 avec moins de voix que les libéraux. Absent dans le débat sur le rôle de l’État, thème majeur de l’élection de 2003, il est ensuite renvoyé aux banquettes de l’opposition officielle. Finalement, il est confiné au rang de troisième force politique après avoir abandonné le thème de l’identité québécoise à l’Action démocratique du Québec.

1 - Cesser la fuite en avant référendaire

Leurrés par la quasi-victoire du Oui en 95, les militants souverainistes ont refusé de reconnaître leur défaite, préparant un match revanche qui ne se sera jamais présenté. En conséquence, le processus « élection-référendum-indépendance » n’a jamais été réexaminé.

Impopulaire auprès de la population, le référendum à tout prix est l’incarnation du syndrome du « Grand soir » qui afflige le Parti Québécois. Or, le résultat de cette stratégie « tout ou rien » est que le Parti Québécois n’a pas été en mesure de faire évoluer le statut politique du Québec après deux mandats (1994-2003), pourtant marqués par une excellente gouvernance.

Nombreux sont ceux qui ont proposé des alternatives, mais, chaque fois, elles ont été rejetées par le parti et ses membres. Toutefois, ce que souhaitait et souhaite encore une majorité écrasante de citoyens du Québec, c’est de réaliser des gains concrets, importants et immédiats. Entre tout ou rien, les Québécois auraient préféré quelque chose de mieux.

La stratégie référendaire telle que nous l’avons connue a été définitivement rejetée le 26 mars dernier, car malgré une campagne bien exécutée et une promesse claire de tenir un référendum le plus tôt possible, le Parti Québécois a obtenu son plus mauvais résultat depuis 1970.

Entre une gouvernance provinciale qui confine à la médiocrité et une stratégie référendaire vouée à l’échec, il est temps pour le Parti Québécois de faire le pari d’une vraie gouvernance souverainiste. L’indépendance a besoin de victoires pour se réaliser.

2 - Une social-démocratie de résultats

Le développement de l’État lors de la Révolution tranquille incarnait le désir d’émancipation des Québécois. L’émergence d’une classe moyenne francophone a couronné de succès ce projet politique. Depuis sa création, le Parti Québécois aura été l’un des principaux artisans de cette réussite, comme en témoigne le bilan de ses 18 années de pouvoir.

Paradoxalement, la classe moyenne est devenue plus exigeante envers l’État. Ainsi, lorsqu’il y eut déséquilibre entre la capacité des services publics et les attentes de la population, ils furent nombreux à être séduits par le chant des sirènes néolibérales : le privé peut mieux faire.

Dépassés, même les progressistes ont accepté l’idée que la gauche était inefficace, mais généreuse alors que la droite était égoïste, mais efficace. Or, rien n’est plus faux : le succès et l’efficacité sont intrinsèquement liés aux réalisations sociales-démocrates comme la nationalisation de l’hydroélectricité et l’accroissement fulgurant de la scolarisation des Québécois.

Pétrifié sur sa gauche, le Parti Québécois a abandonné sur sa droite le discours de la défense de la classe moyenne. Il lui faut donc revenir à la charge avec une social-démocratie de résultats, où les interventions de l’État font grossir les rangs des contribuables et améliorent le sort de tous les citoyens. En d’autres mots, le PQ doit opter pour une social-démocratie synonyme de réussite et non synonyme de générosité inconsidérée et délétère.

3 - Rejeter la démission identitaire

Traumatisés par les déclarations de Jacques Parizeau au soir du 30 octobre 1995, les leaders souverainistes se sont employés à vider leur discours de toutes références identitaires. L’intention était de se dissocier d’un prétendu nationalisme « ethnique ».

C’est ainsi que le parti à l’origine de la loi 101 a cessé de mobiliser les Québécois autour de ce qui nous rassemble au profit d’une exaltation de ce qui les différenciait les uns des autres. Malheureusement, la mise à l’écart des nationalistes, l’adaptation du chartisme trudeauïste et la promotion d’un projet souverainiste non nationaliste ont mené directement à la débâcle du 26 mars dernier.

Il est symbolique que le PQ ait été doublé par l’ADQ et par le PLQ au sujet des accommodements raisonnables et des insultes proférées par Jan Wong à l’égard des Québécois. En politique comme dans la vie, personne n’a envie de suivre quelqu’un qui s’efface lui-même.

Si le Parti Québécois souhaite regagner la confiance des citoyens, il doit dire non à la démission identitaire. Adoption d’une constitution, d’une charte de la laïcité et d’une citoyenneté québécoise, recours sans complexe à la clause dérogatoire, réforme des institutions démocratiques, défense et promotion de la langue française et des valeurs québécoises; la gouvernance souverainiste doit s’incarner à travers des politiques nationalistes inclusives qui rejettent la ghettoïsation des communautés.

Des souverainistes qui gouvernent pour mettre en place le Québec moderne dont nous rêvons : c’est le chemin le plus direct vers l’indépendance.

Éviter la facilité

Dans le débat qui s’engage, les militants du Parti Québécois doivent éviter la voie facile. Depuis une décennie, nous avons balayé en avant la rénovation des trois piliers de notre pensée politique que sont la souveraineté, la social-démocratie et le nationalisme. Il faut maintenant les reconstruire un à un. Il est également essentiel que ce travail soit complété en vue de la prochaine élection.

Le Parti Québécois a-t-il encore la force et le dynamisme nécessaires pour relever ces défis? Nous affirmons oui, sans hésiter. Toutefois, s’il fallait qu’il échoue à réaliser ses trois travaux, la prochaine sanction des Québécois pourrait fort bien être fatale.





Les 3 travaux du Parti Québécois

Les auteurs sont membres du Parti Québécois. Il s’agit d’anciens candidats, dirigeants de l’aile jeunesse et de militants de différentes circonscriptions. Dans le contexte de la course au leadership qui s’annonce, ils sont optimistes quant à la capacité du Parti Québécois de se réformer. Ils font toutefois le pari que la complaisance est la dernière chose dont il a besoin. Les auteurs s’expriment en leur nom personnel.

Signataires

  • ○ Mario Aguirre
  • ○ Martin Barabé
  • ○ Louis-Joseph Benoît
  • ○ Caroline Bonin
  • ○ Sébastien Cloutier
  • ○ Olivier Cournoyer-Boutin
  • ○ Maxime Dion
  • ○ Simon Domingue
  • ○ Jennifer Drouin
  • ○ Marie-Michèle Dubeau
  • ○ Benoit Dubreuil
  • ○ Alexis Gagné-Lebrun
  • ○ Maxime Gauthier
  • ○ Marc-André Gosselin
  • ○ Jean-Luc Lavoie
  • ○ Philippe Leclerc
  • ○ François Lemay
  • ○ Rim Mohsen
  • ○ Guillaume Paradis
  • ○ Anik Pouliot
  • ○ Joëlle Quérin
  • ○ David Tardif
  • ○ Alexandre Thériault-Marois
  • ○ Mathieu Traversy
  • ○ Yanick Vaillancourt
  • ○ Claude Villeneuve

Rompre avec la démission identitaire

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La gouvernance souverainiste

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Les 3 Travaux du Parti Québécois

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